[Erratum] Exclusif / DRS : Une vidéo du général-major Attafi de son vrai nom Rachid Lallali.

[Erratum daté du 14/10/2012.
Lorsque cet article a été rédigé, l’identité du 4ème général-major qui accompagnait la délégation n’était pas connue. Il s’agit de Noureddine Mekri, directeur des Relations extérieures et de la coopération au Ministère de la défense nationale. C’est lui qui apparaît sur la photo ci-dessous. Un article correctif est publié ce 14 octobre avec tous les éléments concernant la présence du général-major Attafi dans la délégation Messahel.]

L’un des plus hauts responsables du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), les services secrets algériens, en l’occurrence le général-major Rachid Lallali dit Attafi s’est laissé photographier et filmer [selon des sources journalistiques sur place]. C’est la première fois qu’un officier algérien du renseignement n’interdit pas à des journalistes d’orienter les objectifs de leurs appareils dans sa direction. Le voici ici en pleine réflexion lors d’une réunion à Bamako au Mali, assis sur la droite.

Cette photo est extraite d’une vidéo de la TV malienne, lors de la réception de la mission diplomatico-militaire algérienne à Bamako par le ministre malien des affaires étrangères.

Le général-major Attafi est le directeur de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE). A ce titre, il chapeaute le dossier malien depuis des années. Il fait partie de la délégation algérienne qui est en tournée actuellement dans les capitales du Sahel. La délégation est conduite par Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Elle comporte plusieurs officiers de haut rang de l’armée algérienne dont le secrétaire général du ministère de la Défense nationale (MDN), le général-major Mohamed Zenakhri; du général Adda Kadaoui, chef du bureau des opérations département Emploi et Préparation; du patron de la DDSE ainsi que d’un quatrième général dont le nom n’a pas été mentionné. [il s’agit de Noureddine Mekri qui apparaît sur la photo ci-dessus.]

A Nouakchott, la mission Messahel a été reçue par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. On devine le profil de Rachid Lallali sur le rang à gauche, en quatrième position à partir du ministre Messahel. [tous les membres de la délégation algérienne visibles ici n’ont pas été identifiés. Si Rachid Lallali y apparaît est encore une question ouverte.]

Par rapport au contexte de la crise au Mali, il est utile ici de rappeler les propos tenus en 2009 par Rachid Lallali lors de la visite d’une délégation US à Alger, tels que mentionnés par le cable de l’US State Department 04 ALGIERS 000948. A l’époque, il mettait fortement en doute le réel engagement du pouvoir de Bamako à lutter contre le terrorisme. Ses propos étaient les suivants

« Nous avons besoin d’un signal de Bamako qui montre leur engagement »

« Des Maliens souffrent du terrorisme, mais lorsque les populations locales tentent de se défendre et de se battre (contre AQMI), les autorités (de Bamako) sévissent contre ces populations. »

Le général-major Attafi s’était plaint aux américains des pratiques de certains officiels maliens. Ces derniers avertissaient des terroristes lorsque leurs appels téléphoniques cellulaires étaient sur écoute et leurs avaient même divulgué des renseignements sensibles. Il avait aussi accusé des familles riches et puissantes du Mali de faciliter et de profiter des paiements de rançons. Il avait même qualifié une banque malienne d’être une « Banque du terrorisme » et avait affirmé « nous devons supprimer cette banque« , tout en pointant le lien existant entre trafic de drogue, blanchiment d’argent et terrorisme.

Dans l’appareil sécuritaire algérien, Rachid Lallali semble être celui qui a la plus grande expérience de l’afrique. Pourquoi a-t-il [aurait-il] laissé son image fuiter sur les médias maintenant ? Après avoir vu la photo de Nouakchott, j’étais porté à croire à une erreur d’inattention. Mais après la vidéo de Bamako (d’autres vidéos à Nouakchott et Niamey ?) la répétition permet d’établir que c’est là une démarche de communication tout à fait volontaire et réfléchie [à ce jour 14 oct, question ouverte]. Dans un précédent article, intitulé A la recherche du véritable général Mohamed Lamine Médiène dit « Tewfik », il était question de cette censure absolue de toute image par et pour les responsables des services secrets algériens, tant qu’ils étaient actifs du moins. Si l’objectif de départ de cette censure était de garder une discrétion complète, le résultat de cette démarche tel que visionné sur le net est tout à fait à l’opposé. Une frénésie semble s’être emparé des internautes algériens qui voient le DRS derrière des visages anonymes. Une préoccupation de l’opinion publique qui devient presque un souci public. Et voilà qu’un officier du renseignement sort de l’ombre [ou pas]. Feu de paille ou tendance à venir ? Seul l’avenir nous dira si d’autres décideurs du DRS vont s’exposer aux lumières des caméras comme l’a fait [l’aurait-fait] le général-major Attafi. [Voir l’article suivant : Le général-major Rachid Lallali a-t-il été  filmé ?]

Baki @7our Mansour

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